dimanche 26 janvier 2014

Pourquoi?

«  Pourquoi sage-femme? » , c’est la question qu’on me pose régulièrement. J’ai un peu de mal à comprendre le concept, je n’ai jamais entendu qu’on demandait à un médecin pourquoi il avait voulu faire ce métier, et à un informaticien ou une coiffeuse, encore moins. 

Et puis en plus, moi je ne sais pas quoi répondre quand on me pose cette question, parce que tout ce que je sais, c’est que je ne me voyais pas vraiment faire autre chose. Ostéopathe me tentait bien, mais la reconnaissance étant encore plus mauvaise que celle des sages-femmes, ça me semblait difficilement envisageable, sans passer par kiné, et moi, être kiné, ça ne m’intéressait pas du tout.

Alors quand j’ai échoué piteusement ma première année de médecine et que je n’avais pas le droit de redoubler, j’ai sauté au plafond, folle de joie. Bizarre, vous avez dit bizarre?
Je m’explique… Dès que j’ai annoncé dans ma famille que je voulais être sage-femme beaucoup de réactions se sont fait entendre « Sage-femme? oui, pourquoi pas, mais bon, comme tu vas réussir le concours, tu prendras médecine, tu viens d’une famille de médecin, quand même ».

Oh bah oui, tiens, je viens d’une famille de médecin, donc il ne serait vraiment pas envisageable que je fasse autre chose.

Non moi, enchainer des patients, sans avoir réellement le temps de leur parler, les examiner en 30 secondes chrono, leur faire une ordonnance, tout en leur faisant rédiger le chèque pour que ça aille le plus vite possible, c’est pas mon truc.
Je voulais prendre mon temps avec les patientes, les femmes, je voulais être à leurs côtés, et les aider comme je pouvais, dans leur vie de femme, dans leur nouvelle parentalité. (À l'époque, j'étais bien loin d'imaginer la réalité du métier, en fait... mais ça, vous l'avez plus ou moins compris dans mon premier article).

Donc, j'en étais au fait de sauter de joie à l'annonce de mon impossibilité de redoubler. Si je ne pouvais pas redoubler, je n'avais qu'à trouver une solution alternative pour être sage-femme, et les possibilités avaient déjà toutes été étudiées, je savais pertinemment comment faire. Je ne retenterai pas le concours, je ne serai pas médecin, je serai sage-femme et pour ça, je m'expatrierai en Belgique, et je ferai la plupart des démarches seule si il le faut, mais je serai sage-femme, quoi qu'il advienne. 
Ça a marché, même si, souvent, je regrette le choix de l'école: je dois fournir plus de travail personnel pour arriver à un niveau correct de connaissances (la correctitude du niveau ayant été établie par mes soins, certaines de mes "camarades de classe" sont très satisfaites, et j'en suis bien consciente, mais j'en veux toujours plus, il faut croire).
Ça a marché, je serai sage-femme, et vite, très vite... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire