dimanche 20 juillet 2014

Et maintenant?

Voilà maintenant presque un mois que je suis diplômée, et que donc, je suis sage-femme. Mais sans mon précieux Graal qu'est l'équivalence, je ne peux pas exercer. Alors, pendant ce temps, je me pose environ 3000 questions par jour, pour essayer de savoir comment je veux exercer, quelle sage-femme je souhaite devenir.

Avec la "crise" de l'emploi actuel, j'ai l'impression qu'il est presque impossible en tant que sage-femme, d'avoir le job de ses rêves, mais je suis optimiste, et rêveuse. Alors je me surprends à penser qu'avec un peu de chance, je trouverais une maternité, pas trop grande, où l'humain a encore sa place ; où les patientes ne sont pas qu'un numéro qui attend d'accoucher ; où je pourrais prendre mon temps pour les accompagner, et surtout, avoir la possibilité de leur laisser le temps, sans constamment les presser, parce que "avec mes 5 autres patientes, c'est MAINTENANT que je dois vous examiner".

Je suis diplômée depuis presque un mois, et j'ai l'impression d'être plus paumée que jamais. Je sais, idéalement, comment j'aimerais travailler, mais l'idéal n'étant pas toujours atteint, je ne sais pas si je réussirais, longtemps, à aller à l'encontre de toutes les choses auxquelles je crois profondément, comme je l'ai fait presque en continu pendant mes 4 ans d'étude.
A 23 ans, et à peine diplômée, je suis presque déjà blasée d'une manière de travailler qui ne me correspond pas, et j'aimerais que les choses puissent changer. Pour les femmes, mais aussi pour moi, de manière très égoïste, afin de ne pas devenir folle dans les 3 années à venir.
Rappelez-moi, les maisons de naissance, c'est quand, que ça sera légal?

Enfin bon, je dis ça, mais je n'ai pas (encore) le droit d'exercer, pas de poste, alors avant de penser à tout ça, je devrais plutôt espérer trouver une place, où qu'elle soit.

lundi 7 juillet 2014

Parce qu'on est AUSSI des etudiants

Congres ANESF,
Lieu: Toulouse
Date: 4-5-6 juillet
Thème: Midwifery around the world

        Nous sommes ESF, enfin, quitquat ne l'est plus. Pour le moment je n'ai pas réellement tenu des propos d'ESF à proprement parler, alors je me lance:
        Ce weekend je suis allée à Toulouse pour le XIème congrès de l'ANESF, j'y ai rencontré environ 150 ESF, on a ri, on a bu, on a parlé de choses sérieuses, et de choses beaucoup moins sérieuses.


Un congrès, c'est quoi? C'est des étudiants de toute la France, d'une même filière qui se rencontrent dans une ville donnée, certains se connaissent, d'autres non.
Moi, petite novice, je ne connaissais que les étudiants de mon école, et je rentre de ce weekend avec plein de nouvelles connaissances (mais je les appellerais toujours par le nom de leur ville, je ne retiens pas trop les prénoms!)

 Commençons par le commencement. Nous sommes arrivées mes collègues et moi un peu tard (bah ouais, Toulouse ce n’est pas la porte à côté, même pour ceux du sud!) Heureusement on ne s’était pas inscrites aux formations, nous savions que le temps serait court. On est ainsi parties voir le match dans le centre de Toulouse. De retour à temps pour l'Apéro des régions. L'apéro des régions c'est chaque ville qui présente à sa table ses denrées culinaires et alcooliques locales. Du chouchen et des crêpes chez les bretons, du kir à la violette chez les toulousaing (j'en redemande!) Des rillettes à Angers, du camembert puant à Rouen (j'en rêve encore!) Et un saladier de farine-soupe de poisson-cailloux jaunes à Amiens (même après une machine j'ai ENCORE du jaune sur tous mes vêtements merci les amiénois!). On mange, on boit, on discute, on fait connaissance, on danse, certaines villes ayant préparé une chorée pour avoir le speculum d'or (trophée remis à la "meilleure" école). 
Les partenaires boivent avec nous et nous font découvrir des spécialités toulousaines. Puis, tard dans la nuit on part se coucher. 2h30 plus tard: réveil.
Hopla douche, Hopla ptit Dèj, Hopla formations.

Les formations sont assez variées, certaines sont proposées par les partenaires donc un peu trop accentuées sur les bénéfices de leurs produits, et d'autre sont proposées par des sages-femmes, des représentants du bureau national, et d'autres bureaux (FAGE et ANEMF (association nationale des étudiants en médecine française par exemple). L'après-midi, une petite pizza (très équilibré comme repas) puis, vient le bilan de l'ANESF. Le bilan de leur mandat, le président et la trésorière nous font leurs bilans respectifs, plutôt positifs à ce que j'en retiens. Ce qu'ils ont réussi à terminer, ce qui a dû être abandonné ou ce qui est encre en cours. Le congrès annuel c'est aussi le moment où le bureau change. Chacun y va de son bilan moral, et verse sa petite larme. Même si on ne les connait pas on a envie de pleurer avec eux. Chacun quitte son poste avec émotion. Et nous aussi, sommes tristes de les voir quitter leurs postes.

Bizarrement on ne parle pas trop en dehors des formations et réunions des diverses pratiques mais on ressent tout de même une envie de faire bouger les choses parmi chaque étudiants, pioupiou (ou L2) ou jeune diplômé.

Apres 5 heures dans un amphi plein à craquer et mal aéré nous n'avons qu'un seul mot à la bouche DOUCHE!!
La deuxième journée se termine et à peine le temps avons-nous eu pour récupérer nos chambres qu'il faut se changer, il y a la soirée de gala du congrès. 

Une profession comme la nôtre est constituée à majorité de filles, et c'est long à se préparer 150 filles, mais timing oblique à 20h30 nous sommes tous prêts. 
Metro-tram et le gala commence. Traiteur, DJ. Costards et robes sont de sortie, certains plus sérieux et plus soignés que d'autres. Des filles coiffées, habillées, maquillées, des mecs en costard et avec... Une faluche ça fait tout de suite bizarre.

Pendant la soirée a lieu la remise du speculum d'or, certains râlent, je ne sais même plus au final qui l'a emporté.

Tard encore nous rentrons. Cette fois le réveil est plus tardif (7h30 et non 6h30), je peux donc dormir une heure de plus (3h30 cette fois)!!

Puis on enchaine sur la dernière journée. Des sages-femmes de toute l’Europe (représentantes du CNOSF, de Pologne, d'Irlande et d'Espagne) viennent nous parler. Elles viennent nous expliquer comment la maïeutique se passe chez elles. Ce qu’elles nous envient, ce qu'elles nous critiquent. On apprend par ailleurs qu'n est en France l'un des (très) rares pays où la sage-femme a une profession médicale.

Voici mes notes:
Espagne: IDE puis Sage-femme. Le doctorat est possible.
             Il est possible de devenir SF en 6 ans (4 ans pour infirmière puis 2 ans de spécialisation sagefemme)
               Y sont formées 450 sagefemmes par an
               Le ratio sage-femme/ naissances diminue de plus en plus
               Elles n'ont pas le droit de prescription

ICM:    les recherches de 2014 nous disent: il faut lus de sages-femmes pour de meilleurs résultats de morti-morbidité périnatale.
          On apprendra par la suite qu'une des personnes principales de cette recherche participait aussi à la recherche publiée récemment par the Lancet

Pologne: les sages-femmes et les infirmières ont légalement un code commun avec des parties dissociées
               Beaucoup de césariennes de convenance
               De nombreuses maisons de naissances
               Il faut 3 ans pour devenir SF mais une licence et un master peuvent être obtenus en plus.
               Il y a des spécialisations possibles.

Une petite pose puis arrivent les questions. On reste 1h15 de plus dans cette salle surchauffée par 170 étudiants. Mais, malgré la chaleur et la fatigue ces sages-femmes nous tiennent éveillés pendant tout ce temps! Elles ont beaucoup à nous apprendre.


Bref j'ai passé un super weekend, j'ai beaucoup appris, j'ai rencontré plein de monde! J'ai connu des gens super de toute la France, je n'attends qu'une chose: les JN'ESF en février à Nantes!

Alors, jeune (ou vieux) ESF ne fait pas comme moi à invoquer une raison stupide (exams, stages rattrapages compris) pour ne pas y aller, viens aux JN'ESF, au futur congrès, inscris toi dans ton bureau en tant qu'admin on apprend bien et on rigole bien! 

Sur ce, je vais me coucher, j'ai trop peu dormis ce weekend!