mercredi 29 janvier 2014

Le césar du meilleur 2nd rôle est attribué à

La question qui tue. suite

L'autre jour quand on m'a posé cette fameuse question qui tue, elle était suivie de "qu'attendez-vous du métier de sage femme".

Ma réponse brute a été:
"j'attend du métier plus de physiologie, moins de médical, une approche plus naturelle de l’accouchement  moins instrumentale. Que la femme reprenne sa position d'actrice principale de l'accouchement,  et que la sage femme reprenne sa place de 2nd rôle"

Un peu comme au cinéma, le 2nd rôle est important. Il accompagne le premier rôle dans son jeu, lui donne la réplique, il est important mais reste derrière le héros. Il le complète.

Et c'est comme ça que je vois ma futur profession, donner la réplique à la femme, entrer en dialogue avec elle. Etre là à chaque péripétie pour aider l’héroïne, l'orienter vers le bon chemin. Répondre à ses doutes, l'accompagner dans ses peurs, la rassurer, l'accompagner.

Etre le Watson de Sherlock, le Robin de Batman, le sabre de Beatrix Kido, le frère toque de robin des bois et tant d'autres. (oui, j'ai de drôles de références)

Donc voilà, en 2014 le César du meilleur second rôle est attribué à... La femme
Peut-être qu'en 2024 le meilleur second rôle sera attribué à la sage-femme et non plus à la  femme qui elle aura enfin eu son César de la meilleure actrice. Mais bon, j'ai du mal à y croire parce que le césar du meilleur acteur va toujours à la médicalisation, jamais aucune surprise comme le césar du meilleur film est toujours attribué à Abdellatif Kechiche.


L'autre réponse qui a suivi dans ma petite tête quand on en a parlé en classe a été: je veux travailler en maison de naissance. Mais je pense être une grande naïve pessimiste (si si, c'est possible). La loi a beau être passée, j'y croirai que quand je l'aurai vu. Ça semble trop beau pour être vrai.

dimanche 26 janvier 2014

Pourquoi?

«  Pourquoi sage-femme? » , c’est la question qu’on me pose régulièrement. J’ai un peu de mal à comprendre le concept, je n’ai jamais entendu qu’on demandait à un médecin pourquoi il avait voulu faire ce métier, et à un informaticien ou une coiffeuse, encore moins. 

Et puis en plus, moi je ne sais pas quoi répondre quand on me pose cette question, parce que tout ce que je sais, c’est que je ne me voyais pas vraiment faire autre chose. Ostéopathe me tentait bien, mais la reconnaissance étant encore plus mauvaise que celle des sages-femmes, ça me semblait difficilement envisageable, sans passer par kiné, et moi, être kiné, ça ne m’intéressait pas du tout.

Alors quand j’ai échoué piteusement ma première année de médecine et que je n’avais pas le droit de redoubler, j’ai sauté au plafond, folle de joie. Bizarre, vous avez dit bizarre?
Je m’explique… Dès que j’ai annoncé dans ma famille que je voulais être sage-femme beaucoup de réactions se sont fait entendre « Sage-femme? oui, pourquoi pas, mais bon, comme tu vas réussir le concours, tu prendras médecine, tu viens d’une famille de médecin, quand même ».

Oh bah oui, tiens, je viens d’une famille de médecin, donc il ne serait vraiment pas envisageable que je fasse autre chose.

Non moi, enchainer des patients, sans avoir réellement le temps de leur parler, les examiner en 30 secondes chrono, leur faire une ordonnance, tout en leur faisant rédiger le chèque pour que ça aille le plus vite possible, c’est pas mon truc.
Je voulais prendre mon temps avec les patientes, les femmes, je voulais être à leurs côtés, et les aider comme je pouvais, dans leur vie de femme, dans leur nouvelle parentalité. (À l'époque, j'étais bien loin d'imaginer la réalité du métier, en fait... mais ça, vous l'avez plus ou moins compris dans mon premier article).

Donc, j'en étais au fait de sauter de joie à l'annonce de mon impossibilité de redoubler. Si je ne pouvais pas redoubler, je n'avais qu'à trouver une solution alternative pour être sage-femme, et les possibilités avaient déjà toutes été étudiées, je savais pertinemment comment faire. Je ne retenterai pas le concours, je ne serai pas médecin, je serai sage-femme et pour ça, je m'expatrierai en Belgique, et je ferai la plupart des démarches seule si il le faut, mais je serai sage-femme, quoi qu'il advienne. 
Ça a marché, même si, souvent, je regrette le choix de l'école: je dois fournir plus de travail personnel pour arriver à un niveau correct de connaissances (la correctitude du niveau ayant été établie par mes soins, certaines de mes "camarades de classe" sont très satisfaites, et j'en suis bien consciente, mais j'en veux toujours plus, il faut croire).
Ça a marché, je serai sage-femme, et vite, très vite... 

lundi 20 janvier 2014

Si simple, mais si rare.


En stage j’ai vu le couple parfait. Je n’avais jamais vu un couple aussi amoureux, on aurait dit un conte, le prince et sa princesse.
D’ailleurs elle avait la beauté d’une princesse d’orient. Et lui la couvrait de compliments, de mots doux. Et puis ils étaient si sympathiques. Moi qui avais peur d’aller en stage ce jour là ils m’ont réchauffe le cœur.
Elle était venue pour sa consultation de Terme +2, elle a eu droit au forfait prostine-propess. Monito 3 fois dans la journée, mais jamais elle n’a quitté son sourire.

A la fin de la garde, je suis allée la raccompagner dans sa chambre, en glissant en rigolant « attendez demain soir pour accoucher je veux être là » et ça n’a pas manqué. Je suis arrivée à 19h30 le lendemain , elle est entrée au bloc à 19h40 et leur enfant est né 2 heures après  Jamais je ne l’ai vu arrêter de sourire, son mari lui murmurait des histoires, des prières  des chansons, elle était radieuse. Au pire de sa douleur elle avait vaguement une grimace. Elle était remplie d’amour par son mari et son dieu. La joie qu’elle a eu quand elle a entendu sa fille, je ne sais pas si je verrai la même de si peu.
La salle d'accouchement était remplie de "je t'aime" "tu es la plus belle" "tu es la plus forte".
Et ce couple était si intéressant, on a échangé sur nos différentes religions, nos coutumes, nos vies eux et moi, ils m’ont tant appris.
Puis ils sont rentrés en suite de couches. J’étais triste de les voir partir, j’avais partagé un petit moment de leur vie, ils m’ont partagé leur bonheur.
Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé après  J’entendais les sages-femmes en parler dans le PC « c’est pas possible tout ça, il doit cacher des choses pour lui parler comme ça », « un couple heureux comme ça c’est que de la façade »
Je ne pense pas, il était amoureux de sa femme, d’un amour qui semble aujourd’hui si rare, elle le lui rendait bien.
S’il y a bien UN couple sur terre qui s’aime c’est celui là. Et leur enfant grandira dans un foyer rempli d’amour. Ca débordait tellement de tous les cotés.
Je ne pense pas les oublier un jour. Je me souviens de son prénom à lui, de son prénom à elle, du prénom de l’enfant, de la raison du prénom de leur enfant et du « vous verrez vous aussi le bonheur que c’est quand vous aurez votre enfant »

PS : ce couple, je l’ai appris 2 mois plus tard en retournant en cours, m’avait apporté des chocolats et l’équipe s’est bien gardé de me le dire…

vendredi 17 janvier 2014

La Question Qui Tue


On est Jeudi, il est minuit trente, vendredi à 8h j’ai exam, comme d’habitude je m’y prends au dernier moment. Et comme d’habitude, quand je suis supposée réviser je cogite. Mais alors là, je cogite vraiment.
Pourquoi je cogite ? Ce matin, en cours, la sage-femme-intervenante nous a posé LA Question, celle à laquelle on est tous incapable de répondre là comme ça, tout de suite. La question que tout le monde nous pose à un moment ou à un autre :
« Qu’est-ce qui vous motive dans le fait de devenir sage-femme ? Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?» « je vous laisse 30 minutes ».
Je pense que toute une année consacrée à la seule réflexion ne suffirait pas pour répondre. Mais là tout de suite, je vais quand même essayer.


Je vais être honnête avec vous, quand je suis entrée en première année de médecine c’était pour devenir médecin. Depuis l’âge de 10 ans je rêvais de devenir médecin généraliste.

Je suis donc entrée en médecine  j’ai fait une première année, je l’ai raté. Je me suis demandé si j’étais prête à en faire une deuxième  Je suis allée voir une psy conseillère en orientation*. Et je suis retournée en médecine. Premier semestre réussi assez brillamment, bien classée au classement médecine.

Entre temps j’ai commencé à suivre le blog de 10lunes, (je ne sais plus comment j’y suis arrivée mais j’ai tout de suite adoré), puis il a fallu cocher des cases (en médecine on aime cocher des cases, on ne fait que ça). Choisir quelles filières on allait passer au concours. La question ne se posait pas vraiment pour moi, je voulais médecine, j’étais bien classée. Mais ma souris après avoir coché « médecine » s’est approché de la case « maïeutique » et a cliqué. Je bénis encore aujourd’hui ce moment, où, coincée en salle informatique j’ai coché « maïeutique ».

Le semestre passe, le concours approche, les stress me grignote chaque jour un peu plus, les sciences humaines aggravent mon stress et : patatra, hors sujet au concours.
Les vacances passent, je ne pense pas aux résultats qui approchent, je ne reste pas seule une demie seconde. Le verdict tombe, liste d’attente en médecine  liste d’attente en maïeutique. Trop loin pour espérer médecine (plus de 25 places, ça ne décale jamais autant), un peu plus proche pour sage-femme. Le verdict final n’aura lieu que 4 jours plus tard, les 4 pires journées de toute ma vie, finalement c'est bon: ça y est je suis ESF.

Oui oui, je sais, je tourne autour du pot. Alors pourquoi, un jour, en février j’ai coché maïeutique ?
Sincèrement? J'en sais foutrement rien! Déjà 10lunes en est en grande partie responsable, je le lui ai déjà dit, je lui répéterai chaque jour où ça sera nécessaire  Et puis dans mon image à époque, quand mon oignon était encore tout mignon tout jaune, la sage-femme était celle qui accompagnait la femme dans sa vie de femme, faisait naître des bébés mignons et roses, et puis c’était celle qui était à l’écoute et qui aussi une grande part d’investigation diagnostique chez cette femme. C’était ce qui se rapprochait à mon gout le plus du médecin, et puis j'étais sûre de faire un truc qui me plait 5 ans après.. Et puis la sage-femme est le professionnel présent aux moments clés de la vie d’une femme.

Mais voilà, aujourd’hui je ne regrette pas du tout d’avoir coché « maieutique ». Je n’ai aucun regrets  je suis contente d’avoir raté médecine  Ce qui m’a motivée c’est le rapport à la femme, l’accompagner dans sa vie, savoir repérer les petits et les grands problèmes  la soutenir dans son travail. J’y suis entrée par ce que j’y ai vu de la lumière  pour rien au monde je n’en partirai  Ce choix je l’ai fait indirectement, mais jamais je ne le regretterai.

Et si je me pose la question aujourd’hui je répondrai « pour changer le monde » « pour rendre aux femmes leurs accouchement » « pour aider les femmes quand elles sont vulnérables » 


*la fameuse psy en "orientation", dans les filières médicales et paramedicales, n'a jamais mentionné sage-femme


Alors, petit P1, si tu te poses la question, j’espère que ça t'aura aidé!

jeudi 16 janvier 2014

800000 naissances, et moi et moi et moi?

J’ai toujours aimé, ou eu le besoin d’écrire, sans jamais avoir été trop douée pour ça. Les blogs se sont enchainés pendant plusieurs années, jusqu’à s’essouffler, et plus ou moins disparaitre.
Puis, il y a quelques mois, Alice est venue avec son idée d’un blog à 6 mains. Et j’ai décidé de sauter le pas. On a hésité, tâtonné, et un jour, Alice s’est lancée. J’ai suivi, sans trop réfléchir. Comme dans Titanic « You jump, I jump Jack »*.

Alors me voici, face à mon clavier, à déblatérer sur toutes ces incertitudes, toutes mes incertitudes lorsque je pense à mon futur métier. 3 ans et demi que j’étudie, encore 5 petits mois avant de soutenir mon TFE, et des questions de plus en plus pesantes. La plus importante étant « vais-je trouver du travail? et si j’en trouve un, vais-je pouvoir exercer dans des conditions humaines? ».
Car oui, au cours de mes stages (surtout en Belgique, où le gynéco est roi), la question de l’humanisation des soins s’est posée de plus en plus souvent. Face à ces femmes à qui on impose le « RAPE-synto-péri »** car le gynéco souhaite accoucher « avant 12h ou après 14h, car entre temps, j’aimerais aller acheter mon meuble chez ikea/chercher ma fille à l’école/ aller à mon cours de tennis/ j’ai juste envie de manger tranquille » (rayez la mention inutile, toutes ces phrases ayant été entendues en stage) sans leur demander leur avis, sans même les informer de ce qui va être réellement fait.
Je suis malade d’aller en stage dans certains hôpitaux où je me rends, si fiers sur le papier de leur « salle nature », où on impose à chaque femme la péridurale, en passant la tête dans la chambre sans même se présenter pour dire « Si vous voulez la péridurale, c’est maintenant, après, l’anesthésiste, il s’en va et si vous avez mal après, il faudra le rappeler et pfiou, comme il rentre chez lui, y’en a, au moins pour 1/2 heure avant qu’il revienne. Et vous aurez mal, croyez-moi, ça ne va faire qu’augmenter ».
A entendre toutes ces sages-femmes, les femmes n’ont plus la capacité d’accoucher sans cette péridurale. Ou bien est-ce les sages-femmes que j’ai suivi qui n’ont plus la capacité d’accompagner les femmes dans leur projet, dans leur parentalité?
Je me rapproche à (très) grands pas du diplôme, et certains stages me dégoutent. La femme n’est qu’un utérus qu’on examine toutes les heures en ajustant le synto, la péri, les positions, pour qu’elle accouche quand le gynéco l’aura décidé. Et si par hasard, elle a eu le malheur d’accoucher sans le gynéco, on lui laissera le placenta dans le vagin le temps que celui-ci arrive et effectue la délivrance, afin de pouvoir facturer l’accouchement à son nom.

Je ne sais pas comment je travaillerai dans 6 mois, mais ce qui est sûr, c’est que je ne veux, ne peux pas travailler comme ça. Alors, j’explore les différentes possibilités et chaque jour, de nouvelles questions viennent s’ajouter à cette pile déjà infinie, et c’est entre autre ça que je vous raconterai ici, je pense.

QuitQuat


*(j’ai plein de petites références comme ça que vous découvrirez au fil du temps...)
**(je parle ici de rupture des membranes, et non de viol, quoi que la question pourrait effectivement se poser.)

mercredi 15 janvier 2014

L'hiver vient

Il parait que l’hiver vient, je n’ai jamais connu de saisons mais l’hiver vient… moi, fœtus de sage-femme je ne sais pas trop ce qui m‘attend dehors. J’ai rêvé de mon futur métier plusieurs fois, je suis allée en stage, j’ai vu. J’ai vu des sages-femmes stressées par le temps. J’ai vu des « appelle l’anest il pose en salle 3, la 2 vient d’arriver en salle, elle a pas encore mal, mais, c’est plus pratique tu sais ». Ça m’a paru normal, moi grande novice dans ce grand méli-mélo où je n’y comprenais rien. J’ai branché le touiteur, et j’y ai vu une autre vision de la sage-femmerie, ce que je veux plus tard. J’y ai vu @ambreSF @nounoups, @10lunes @sophiesagefemmme @Orcrawn et tant d’autres discuter. J’ai ouvert mes yeux d’ignorante et j’ai découvert qu’on ne soigne pas les femmes actuellement, on les rabaisse, on leur dit de faire, elles ne font plus. Elles n’accouchent plus, nous les accouchons ! Je refuse d’être une sage-femme qui accouche. Mais je suis étudiante, je suis là pour fermer ma gueule, dire oui oui et faire ce qu’on me demande.

Mais voilà, du haut de ma très faible expérience je suis mal. J’ai peur de devenir aigrie et formatée par des protocoles. J’en ai discuté avec beaucoup dans ma promotion, on est beaucoup du même avis : « et si on avait plus de temps pour les accompagner des femmes ? » si on nous laissait plus de temps. Plus de place à la clinique qui est plus humaine que la paraclinique.

Parce que, quand on voit que la maison mère ne peut fonctionner sans ses étudiants, on peut se poser des questions. Pour quoi on sous-embauche. Et là-dedans qui en pâti le plus ? La sage-femme ? La femme ? La femme et son enfant !

Alors non, je ne suis pas vraiment encore dans le métier mais j’ai peur, j’ai très peur, j’ai envie d’accompagner ces femmes comme je le souhaite, mais je ne suis pas sûre de pouvoir un jour.

Je réponds donc à l’appel d’Orcrawn. Oui j’écris, j’écris mal certes, mais j’écris. J’écris parce que c’est notre seule arme. On a beau râler dans la rue, il y a trop de manifestations en France pour que la nôtre ait un impact quelconque. C’est une goutte d’eau dans tous les océans réunis.  J’ai peur pour toutes ces femmes enceintes qui ne connaissent pas la moitié de ce qu’est un accouchement normal (mais vraiment normal !!) je ne suis pas sure de le savoir moi-même.

J’écris parce que je fais partie de ces dernières fournées de sages-femmes à qui on apprend encore plus qu’avant, mais qui sont toujours reconnues de la même manière, pas vraiment infirmière, pas vraiment médecin, un statut flou.

J’écris parce qu’il faut que ce statut soit précis et bien réglé, je ne suis ni médecin, ni infirmière, je serai sage-femme, mais ça, ça rentre pas dans leurs petites cases à l’hôpital.

J’écris parce que parler à 2-3 personnes ça va pas faire avancer le schmilblick. J’ai peur pour ma future profession. Vraiment.

J’écris parce qu’il a fallu qu’une sage-femme n’aille pas travailler pour qu’on commence à parler de nous. Parce que quelques petits milliers de femmes qui crient dans la rue, c’est marrant, mais ça marche pas trop dans leur têtes à eux. A eux là-haut qui décident pour nous, sans vraiment se rendre compte des problèmes d’ici. Des problèmes d’en bas.

J’écris parce que la mortalité périnatale et maternelle en France est très mauvaise pour un pays comme le nôtre et que si on avait plus de temps pour ces femmes, ces couples ça irait peut-etre surement mieux.


Je veux devenir une sage-femme qui accompagne, pas une sage-femme qui accouche. Et si la situation reste ainsi je ne serai pas la sage-femme que je veux. Tant pis pour moi, mais quel malheur pour ces femmes qu’on saucissonne à une table, les jambes paralysées qui font « comme tout le monde » parce que ça semble être la norme. Non ce n’est pas la norme mesdames.

J’apprends à être une bonne technicienne, pas à être une bonne oreille, je n’apprends pas à ranger mes mains dans mes poches et regarder la nature, j’apprends à la forcer. Oui, il faut que je sois une bonne technicienne mais que la technique ne soit pas mon unique manière de travailler !

J’écris parce que mon oignon à moi il est encore tout beau, que j’ai encore l’insouciance de celle qui ne sait pas, mais je commence à savoir, je commence à avoir peur.

En fait j'ai surtout l'impression que ce n'est pas que l'hiver qui vient mais bien une ère glacière.